Francis Édeline est né à Bouillon en 1930. Il est biochimiste de formation et a été directeur du Centre belge d’étude et documentation de l’eau (Cebedeau). Il est aussi chercheur, sémioticien et musicien amateur. C’est un des membres fondateurs du Groupe liégeois µ.
N’appréciant pas les longs curriculum, voici comment Francis Edeline se présente :
Ancien des Glénans.
Auditeur apparent du Collège de pataphysique.
Adversaire implacable des chats.
Antimozartien et antibalzacien.
Disciple d’Eudoxe (de Cnide).
Aime l’eau, le vent et le froid.
Malgré quelques efforts n’a pu trouver le sens des mots suivants : symbole, dieu, beauté.
Animal préféré : la loutre.
Fleur préférée : le coquelicot.
De formation scientifique, Francis Édeline découvre la poésie traditionnelle durant l’adolescence. C’est dans les années 60 à l’occasion de la chronique qu’il rédigeait dans le Journal des poètes qu’il fait la connaissance de Pierre et Ilse Garnier dont l’œuvre et les publications éveillèrent son intérêt pour les nombreux mouvements de poésies visuelles et concrètes qui se développaient à l’époque, tant en France et en Allemagne qu’en Italie, au Royaume-Unis et au Brésil. C’est ainsi qu’il consacra en 1969 un numéro complet du Journal des poètes à la poésie visuelle. Ces nombreuses recherches sur le sujet l’amenèrent à rencontrer les principaux protagonistes du mouvement parmi lesquels Henri Chopin, Thomas A. Clark, Ian Hamilton Finlay, John Furnival, Ilse Garnier, Pierre Garnier, Dom Sylvester Houédard, Ernst Jandl, Arrigo Lora-Totino, Tibor Papp, Timm Ulrichs, Jonathan Williams.
Il organisa de nombreuses manifestations et expositions et donna des conférences autour de la poésie visuelle et du livre d’artiste. Le travail artistique qu’il mène en toute discrétion et dont il réfute toute intention commerciale s’inscrit dans le sillage du mouvement de la poésie concrète et se caractérise par des objets et livres qu’il développe en jouant sur la matérialité des lettres et des mots et à partir de nombreuses associations historiques, symboliques et spatiales qu’il rassemble pour une partie aux auto-éditions de l’Esplumoir. En tant qu’adversaire implacable des chats, il aime l’évocation de cette cage où l’oiseau chanteur est enfermé au moment de la mue.
Il est l’inventeur des pocket poems et d’une forme de poème qu’il intitule poèmoebius qui se développe sans fin sur un anneau de Moebius. Il est également à l’origine d’une analyse d’un aspect particulier de la poésie visuelle qu’il a appelle les embrayeurs cosmiques.
Daniel Dutrieux, 2021